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Annelise Roux
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La solitude de la fleur blanche
Annelise Roux
- Sabine Wespieser Éditeur
- Litterature Etrangere
- 27 Août 2009
- 9782848050737
Nous venions de nulle part, d'un trou noir mental appelé Algérie, nous étions louches, sans le sou, dénués de qualification particulière, des prolétaires ayant été sans le moindre égard jetés dehors de ce qu'ils considéraient être chez eux, ficelés dans le silence. A. R. Habitée par un insoluble questionnement à propos des origines, née du mauvais côté de la barrière, dans le camp des « colonialistes » où les siens ont été assignés à résidence par une histoire sans nuances, la narratrice tente de s'ancrer dans le terroir bordelais où sa famille a échoué en 1962, quelques années avant sa naissance. Peine perdue, les sols caillouteux du vignoble la ramènent aux déserts qu'elle n'a pas connus, la méfiance des paysans à l'incontournable question : « Comment peut-on être pied-noir ? » Son enfance déclassée, la mort de son père fauché sur une route, semblent inscrire son destin dans la tragédie. Mais nulle résignation chez ce « rapporteur en couettes » qui tout enfant décide d'échapper par les mots, les siens et ceux des autres, à la malédiction des origines. Mémorialiste fantaisiste et narquoise des humiliations subies, elle se lance dans l'apprivoisement mélancolique des malheurs alentour. Au cimetière du village, son lieu de prédilection, chaque pierre tombale des familles « bien françaises » révèle des drames et des dommages qui lui permettront de renouer le fil de sa propre vie. Très tôt, elle comprend que seule l'écriture pourra la sauver : s'inventant des généalogies - Hemingway et Beckett en guise de grands-pères -, elle plonge à corps perdu dans le creuset de l'imaginaire pour en extraire un éblouissant roman de formation. Ici le lent et patient apprentissage d'une terre et le pouvoir rédempteur de la littérature interrogent et dissolvent peu à peu le désespoir de vivre et la culpabilité.
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Un inspecteur teigneux et un psychiatre nonchalant. Un juge bigot, opposé à un carreleur serbe amoureux d'une putain algérienne. Ou encore, un gosse qui aurait mieux fait de se contenter de marquer des paniers au basket... Peccata mundi. Cinq histoires tragiques ou moqueuses, qui évoquent une réplique de la messe en latin : Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde, prends pitié de nous.
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«J'ai entendu dire qu'il y a des endroits où les balles qui tuent les vagabonds sont facturées à leur famille, en échange du corps. Ce doit être pour ça que les policiers préfèrent les matraques. C'est moins cher, au cas où ils tomberaient sur un type des rues, quelqu'un de vraiment seul. Tout le monde n'a pas les moyens de se payer une balle.» L'histoire d'un petit dur collectionneur de capsules de Guanara et fan de Ronaldo, au pays du Pain de sucre, du dieu Football et du Christ du Corcovado.