Le livre C'est le livre de deux enfances qui se déroulèrent dans le même petit appartement dans la cour minuscule et bruyante de La Coupole, au 100, boulevard du Montparnasse, à Paris. Dans cet appartement, le père de l'auteur, juif, va vivre caché avec ses parents durant toute l'Occupation "sans grand drame". Après la guerre, ses propres enfants ne sauront longtemps rien de cette histoire, mais ils ressentiront chacun à sa manière ce terrible secret. Anne Gorouben, peintre, a commencé depuis quelques années à dessiner de mémoire, au crayon gris, minutieusement, l'oppression muette de la petite fille qu'elle était. Etpuis les mots sont venus s'ajouter à cette "reconstitution". Des dessins, un texte, un livre écrit et dessiné.
Premier livre écrit et dessiné de la peintre Anne Gorouben, ce récit autobiographique évoque le malaise profond d'une partie de la génération juive née après la guerre qui a vécu le silence et l'oubli impossible. Avec peu de mots, des dessins presque oniriques, Anne Gorouben, qui a souvent illustré l'univers de Kafka, signe ici une oeuvre particulièrement pudique et originale.
L'auteur Anne Gorouben est née en 1959. Elle vit et travaille à Paris. Peintre, elle est diplômée de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (Atelier de Zao Wou Ki.). Elle expose régulièrement ses peintures et ses dessins. Elle a notamment présenté un hommage à Paul Célan en 2003 au Musée d'art et d'histoire du judaïsme à Paris.
Les textes choisis du Journal de Kafka traitent du corps souffrant, de la famille, de l'identité, et servent de support au travail de l'artiste Anne Gorouben qui les dispose et les interprète à la mine de plomb.
Il n'est ici pas question d'illustrer un texte mais d'offrir au lecteur de voir l'invisible que les mots ne peuvent traduire. « Avec chaque bouchée du visible une invisible bouchée nous est donnée. Sous chaque vêtement visible un invisible vêtement. » Ces propos de Kafka pourraient servir de viatique à cet ouvrage.
Je ne pars pas parce que je rêve d'un ailleurs. J'aime mon pays, ma ville, mon quartier, jusqu'à leur arrivée. J'étudie. Je veux bâtir ou soigner. Je rêve, oui, mais de devenir, chez moi, quelqu'un dont le métier change quelque chose au monde. C'est un rêve romantique et ambitieux d'enfant, mais il s'est forgé dans la tendresse des miens et la certitude d'y avoir droit. Il m'appartient. Je ne veux rien fuir.
Tout commence par une pierre qu'une enfant trouve, oubliée dans un tiroir. Pourquoi un caillou anodin a-t-il pris place parmi les bijoux de sa mère ? La mère alors lui raconte le souvenir d'Azria, une refugiée débarquée un été sur une plage au beau milieu des touristes en villégiature.
Carole Zalberg sait trouver les mots pour évoquer, avec grâce et simplicité, l'un des sujets les plus brûlants de l'Europe d'aujourd'hui. Alternant le dialogue mère-fille et le monologue d'Azria, Des routes met en évidence la difficulté d'expliquer et de justifier notre indifférence face à ceux qui ont tout quitté pour tenter d'échapper à la terreur ou à la misère.
Les dessins d'Anne Gorouben qui, de 2015 à 2016, a longuement rencontré les vies et les routes des exilés de la «Jungle» de Calais, témoignent de la volonté de ne pas les laisser sombrer dans l'anonymat, de leur restituer cette humanité qu'on leur nie.
Ce livre est le le fruit de la rencontre de la peintre et plasticienne Anne Gorouben et de l'écrivain Olivier Steiner. Olivier Steiner gravite aux abords du trou noir de la mort de Marilyn, cherchant et creusant les heures et les jours autour de la date fatidique du 5 août 1962. Anne Gorouben décèle, derrière l'icône, la présence de Marilyn, ses ombres, sa lumière, ses contours. Trente-six oeuvres visuelles et une oeuvre littéraire se répondent, entre fiction et reportage, entre thriller et poésie.