«- Depuis quelque temps, des pièces de fausse monnaie circulent. J'en suis averti. Je n'ai pas encore réussi à découvrir leur provenance. Mais je sais que le jeune Georges - tout naïvement je veux le croire - est un de ceux qui s'en servent et les mettent en circulation. Ils sont quelques-uns, de l'âge de votre neveu, qui se prêtent à ce honteux trafic. Je ne mets pas en doute qu'on abuse de leur innocence et que ces enfants sans discernement ne jouent le rôle de dupes entre les mains de quelques coupables aînés.»
«Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur.Une existence pathétique, Nathanaël, plutôt que la tranquillité. Je ne souhaite pas d'autre repos que celui du sommeil de la mort. J'ai peur que tout désir, toute énergie que je n'aurais pas satisfaits durant ma vie, pour leur survie ne me tourmentent. J'espère, après avoir exprimé sur cette terre tout ce qui attendait en moi, satisfait, mourir complètement désespéré.»
«[...] je n'ai point encore dit l'immense plaisir que Gertrude avait pris à ce concert de Neuchâtel. On y jouait précisément La symphonie pastorale. Je dis précisément car il n'est, on le comprend aisément, pas une oeuvre que j'eusse pu davantage souhaiter de lui faire entendre. Longtemps après que nous eûmes quitté la salle de concert, Gertrude resta encore silencieuse et comme noyée dans l'extase.- Est-ce que vraiment ce que vous voyez est aussi beau que cela? dit-elle enfin. [...]- Ceux qui ont des yeux, dis-je enfin, ne connaissent pas leur bonheur.- Mais moi qui n'en ai point, s'écria-t-elle aussitôt, je connais le bonheur d'entendre.»
Le Journal que Gide donna à la Pléiade en 1939 était une oeuvre, composée par lui et qui laissait dans l'ombre près d'un tiers du Journal intégral.La présente édition reproduit cette oeuvre et y ajoute, à leur date, les passages écartés. Ces inédits - aisément repérables, puisqu'imprimés sous une forme distincte - ne sont pas seulement «l'Enfer» du Journal; certes, ils contiennent de nombreuses pages impudiques ou scabreuses, mais ils abordent tous les sujets, de la littérature à la famille en passant par la morale et la politique. Quant aux textes déjà connus, ils ont été révisés sur les manuscrits.Le second tome propose un texte enrichi de nombreux passages qui avaient déjà paru dans des volumes ou des revues, mais qui étaient absents de l'ancienne édition de la Pléiade. Il contient aussi des inédits, publiés ici dans une disposition permettant de les identifier comme tels.
«- Eh bien ! voilà, commença Valentine après qu'Arnica se fut assise : Le pape...- Non ! Ne me dites pas ! fit aussitôt Mme Fleurissoire, étendant la main devant elle ; puis, poussant un faible cri, elle retomba en arrière, les yeux clos.- Ma pauvre amie ! ma pauvre chère amie, disait la comtesse...Enfin Arnica ouvrit un oeil et murmura tristement : - Il est mort ?Alors Valentine, se penchant vers elle, lui glissa dans l'oreille : - Emprisonné.»
Rares sont les écrivains qui, parallèlement au roman qu'ils écrivent, tiennent un journal de leur travail et le publient de leur vivant. C'est le cas d'André Gide avec son célèbre roman de l'adolescence perverse, Les faux-monnayeurs.
Le Journal des faux-monnayeurs est le long dialogue de Gide avec ses personnages au fur et à mesure de leur création. C'est ainsi qu'il se familiarise avec l'atmosphère trouble dans laquelle évoluent ses héros : Édouard qui tient son journal, Olivier Molinier, Bernard Profitendieu... Tout au long, Gide apprend à vivre avec eux et il dépasse parfois le cadre du roman proprement dit. Ce Journal, qui est aussi son «cahier d'études», permet de mieux sentir le mécanisme créateur, l'intelligence critique, l'ironie du grand romancier.
«Un matin, j'eus une curieuse rélévation sur moi-même : Moktir, le seul des protégés de ma femme qui ne m'irritât point, était seul avec moi dans ma chambre. Je me tenais debout auprès du feu, les deux coudes sur la cheminée, devant un livre, et je paraissais absorbé, mais pouvais voir se refléter dans la glace les mouvements de l'enfant à qui je tournais le dos. Une curiosité que je ne m'expliquais pas bien me faisait surveiller ses gestes. Moktir ne se savait pas observé et me croyait plongé dans la lecture. Je le vis s'approcher sans bruit d'une table où Marceline avait posé, près d'un ouvrage, une paire de petits ciseaux, s'en emparer furtivement, et d'un coup les engouffrer dans son burnous.»
«Le motif secret de nos actes, et j'entends : des plus décisifs, nous échappe ; et non seulement dans le souvenir que nous en gardons, mais bien au moment même. Sur le seuil de ce que l'on appelle : péché, hésitais-je encore ? Non ; j'eusse été trop déçu si l'aventure eût dû se terminer par le triomphe de ma vertu - que déjà j'avais prise en dédain, en horreur. Non ; c'est bien la curiosité qui me faisait attendre...»
Gide publie Paludes en 1895, alors qu'il est un jeune auteur de vingt-cinq ans. Il y place les écrivains qu'il fréquente à cette époque (Henri de Régnier, Pierre Louÿs), les Mardis de Mallarmé, auxquels il est assidu, et la femme dont il est amoureux depuis l'adolescence, sa cousine Madeleine Rondeaux, qu'il épousera quelques mois plus tard. L'écriture de ce bref ouvrage est aussi contemporaine de ses premières expériences homosexuelles ; les questionnements sur le conformisme et sur l'inévitable stérilité de sa relation à sa future épouse, le rêve inavouable d'une vie « différente » - c'est précisément en 1895 qu'Oscar Wilde, ami de Gide, est emprisonné pour « outrage aux moeurs » - donnent à la vivacité et à l'ironie de Paludes une profondeur et une gravité qu'on n'y soupçonnerait pas dès l'abord.
«La porte était close. Le verrou n'opposait toutefois qu'une résistance assez faible et que d'un coup d'épaule j'allais briser... À cet instant j'entendis un bruit de pas ; je me dissimulai dans le retrait du mur.Je ne pus voir qui sortait du jardin ; mais j'entendis, je sentis que c'était Alissa. Elle fit trois pas en avant, appela faiblement : - Est-ce toi Jérôme ?...Mon coeur, qui battait violemment, s'arrêta, et, comme de ma gorge serrée ne pouvait sortir une parole, elle répéta plus fort : - Jérôme ! Est-ce toi ?À l'entendre ainsi m'appeler, l'émotion qui m'étreignit fut si vive qu'elle me fit tomber à genoux.»
«La Poésie est comparable à ce génie des Nuits Arabes qui, traqué, prend tour à tour les apparences les plus diverses afin d'éluder la prise, tantôt flamme et tantôt murmure ; tantôt poisson, tantôt oiseau ; et qui se réfugie enfin dans l'insaisissable grain de grenade que voudrait picorer le coq.La Poésie est comparable également à cet exemplaire morceau de cire des philosophes qui consiste on ne sait plus en quoi, du moment qu'il cède l'un après l'autre chacun de ses attributs, forme, dureté, couleur, parfum, qui le rendaient méconnaissable à nos sens. Ainsi voyons-nous aujourd'hui certains poètes, et des meilleurs, refuser à leurs poèmes, rime et mesure et césure (tout le sine qua non des vers, eût-on cru), les rejeter comme des attributs postiches sur quoi la Muse prenait appui ; et de même : émotion et pensée, de sorte que plus rien n'y subsiste, semble-t-il, que précisément cette chose indéfinissable et cherchée : la Poésie, grain de grenade où se resserre le génie. Et que tout le reste, auprès, paraisse impur ; tâtonnements pour en arriver là. C'est de ces tâtonnements toutefois qu'est faite l'histoire de notre littérature lyrique.»André Gide.
André Gide a rencontré Oscar Wilde une première fois en 1891, dans un salon parisien. Il avait alors 22 ans, l'écrivain irlandais, 37 ans. Une rencontre déterminante, suivie d'autres, notamment à Florence et au Maghreb, pour l'auteur de La Porte étroite. Après sa mort en 1900, Gide lui rendra un émouvant double hommage, à travers deux textes publiés en revue (en 1903 et en 1905) : « In Memoriam. Hommage à Oscar Wilde », et « Le De Profundis d'Oscar Wilde ». Dans ce livre intimiste, Gide revient sur leurs rencontres, à Paris, à Blida en Algérie, en 1895, et à Berneval, près de Dieppe (en 1897, au moment où Oscar Wilde sort de prison, et où il s'est réfugié, sous le nom de Sébastien Melmoth). Ce sont là, selon le mot de Gide, des « pages d'affection, d'admiration et de respectueuse pitié ».
André Gide a écrit, en soixante ans, près de quatorze mille lettres adressées à plus de deux mille correspondants. Besoin de se dire, sans doute, mais plus encore de vivre en connivence. Peu avant sa mort, il a déclaré : « Je faisais métier de mon amitié. C'est un métier fatigant qui requiert des soins assidus. Je m'y usais. J'écrivais peu à chacun, mais j'écrivais à beaucoup. » Allant de Pierre Louÿs à Camus, cette correspondance est ainsi le reflet idéal de plus de soixante ans d'histoire littéraire. Elle est aussi le lieu où Gide s'informe et se forme ; sa pratique épistolaire éclaire le système d'échange et de communication qu'il organise ensuite dans ses fictions. Mais surtout, par touches successives, elle dessine la figure de « l'insaisissable Protée ». Gide, par ses lettres, rassemble autour de lui la diversité de l'humaine condition, dont il s'efforce de tirer à lui le meilleur.
De juillet 1926 à mai 1927, André Gide et son compagnon Marc Allégret parcourent l'Afrique équatoriale française. Le romancier retranscrit les observations de son long voyage dans un carnet. Il y relate dans sa langue élégante la beauté des terres visitées, et, avec une colère froide, la terrible exploitation des habitants par les industriels français et l'administration coloniale. Le livre marquera un tournant en France, perçu à sa parution comme un réquisitoire contre la violence de la colonisation, provoquant une large prise de conscience (Albert Londres partira sur les traces de Gide peu après, ce qui deviendra son reportage Terre d'ébène) et de très vives réactions des nationalistes inquiets de ses attaques des intérêts de l'empire colonial français.
Pendant près d'un an, de juillet 1926 à mai 1927, André Gide parcourut en compagnie de Marc Allégret l'Afrique-Équatoriale française, depuis l'embouchure du Congo jusqu'au lac Tchad. Il en ramena ce fameux journal de voyage dans lequel l'auteur des "Faux- monnayeurs" dénonçait la violence de la puissance coloniale à l'égard des Noirs, en particulier dans le chantier tristement célèbre de la ligne « Congo-Océan » qui fit 17 000 morts parmi les ouvriers. La parution de "Voyage au Congo" provoqua de très vives réactions de la droite française ; quelques semaines plus tard, le grand reporter Albert Londres partait enquêter dans les pas de Gide...
Livre des grandes désillusions, "Retour de l'URSS" est aussi la marque du courage politique et de l'engagement intellectuel. Invité en grande pompe en 1936 à Moscou, André Gide, jusque-là "compagnon de route" enthousiaste du communisme, se rend compte sur place, alors qu'il cherche à parcourir librement le pays, que la réalité soviétique ne correspond pas aux croyances occidentales. Il publie à son retour ce récit dévastateur qui rencontre aussitôt un énorme succès dans l'opinion française et internationale, et lui vaut la haine du PCF. Gide répondra en 1937 aux critiques et injures dans un second texte, "Retouches à mon Retour de l'URSS", que l'on trouvera également ici.
" Ah ! Que n'étais-je venu simplement en touriste ! ou en naturaliste ravi de découvrir là-bas quantité de plantes nouvelles, de reconnaître sur les hauts plateaux la "scabieuse du Caucase" de mon jardin... Mais ce n'est point là ce que je suis venu chercher en U.R.S.S. Ce qui m'y importe c'est l'homme, les hommes, et ce qu'on en peut faire, et ce qu'on en a fait. La forêt qui m'y attire, affreus-ment touffue et où je me perds, c'est celle des questions sociales. En U.R.S.S. elles vous sollicitent, et vous pressent, et vous oppressent de toutes parts." Lors de son voyage en U.R.S.S., André Gide découvre, derrière le faux enthousiasme collectif, une entreprise constante de désindividualisation. Retour de l'U.R.S.S., publié en 1936, puis l'année suivante les Retouches firent sensation. Les deux livres restent un témoignage capital.
« Il est bien téméraire d'affirmer que l'on aurait pensé de même sans avoir lu tels auteurs qui paraîtront avoir été vos initiateurs. Pourtant, il me semble que, n'eussé-je connu ni Dostoïevski, Nietzsche, ni Freud, ni X... ou Z..., j'aurais pensé tout de même ; et que j'ai trouvé chez eux plutôt une autorisation qu'un éveil. Surtout ils m'ont appris à ne plus douter de moi, à ne plus avoir peur de mes pensées et à me laisser mener par elles jusqu'à ces terres qui n'étaient pourtant pas inhabitables, puisqu'aussi bien je les y retrouvais. »
Voyage au Congo, et Le Retour du Tchad qui lui fait suite, se présente comme un « carnet de route » du 21 juillet 1925 au 14 mai 1926. Outre l'enchantement procuré par ce voyage avec Marc Allégret - Gide herborise, naturalise, papillonne -, l'écrivain dépeint la misère des villages, les maladies, dénonce le sort des prisonniers ou des enfants, les exactions de certains colons blancs et l'emprise des grandes compagnies coloniales. En dépit de la modération de son ton et du sérieux de ses observations, le texte déclenche de violentes polémiques dans la presse et à la Chambre des députés. Gide répond fermement et se revendique en tant que « voyageur libre ».
D'une façon prophétique, il dépasse le cadre du témoignage personnel pour célébrer une « science naissante et bourgeonnante:l'ethnologie ». Il en fut l'un des précurseurs. Libre, d'une honnêteté impeccable, moderne.Dindiki, brève évocation d'un petit animal offert à Gide durant son périple, est un texte peu connu, d'une grande sensibilité.
Lors de son périple en U.R.S.S., du 16 juin au 24 août 1936, André Gide observe, interroge et relate. Comme celle de ses compagnons, sa désillusion est presque immédiate. Il dénonce le culte de la personnalité dont s'entoure Staline, la répression féroce qui frappe tous les « dissidents », notamment les homosexuels. Il voit la misère, les privations qu'endure ce peuple qu'il admire. Le tout est exprimé avec une soigneuse modération, sans nier les réussites objectives du régime. En dépit de ces précautions, Retour de l'U.R.S.S. va, dès sa parution, fin 1936, déchaîner un torrent de réactions, scandalisées et haineuses. Il y répondra, de façon objective et documentée, dans Retouches à mon « Retour de l'U.R.S.S. » (juin 1937), qui enfoncera le clou, et marquera sa rupture définitive avec le communisme.
Relire la « littérature engagée » du prix Nobel 1947 apparaît aujourd'hui - quand d'aucuns comparent l'époque actuelle et sa montée des dictatures et des fanatismes, à une nouvelle avant-guerre - comme légitime et nécessaire.
"Le Journal d'André Gide peut être considéré comme la pièce maîtresse de l'écrivain." Peter Schnyder.
Pour fêter son anniversaire en 2012, Folio publie chaque mois de l'année une édition spéciale à tirage limité.
Peter Schnyder présente la première anthologie du Journal de Gide, soit plus de 3 000 pages en Pléiade réduites à quelques 400 en Folio.
« Dans le Journal de Gide, le lecteur trouvera son éthique - la genèse et la vie de ses livres - ses lectures - les fondements d'une critique de son oeuvre - des silences - des traits exquis d'esprit ou de bonté - des menus aveux qui font de lui l'homme par excellence, comme le fut Montaigne. » Roland Barthes.
Est-ce dû au classicisme de sa langue, qui aurait fait écran? Si l'on parle toujours, avec une conviction variable, du «contemporain capital» (l'expression date de 1924...), on évoque rarement la hardiesse d'un Gide qui sut placer son oeuvre à l'avant-garde de l'exploration formelle et qui, bien avant que le terme soit inventé, l'inscrivit presque tout entière dans le registre de l'«autofiction». Ces deux volumes regroupent tous les textes de «fiction» de Gide, qu'ils soient narratifs ou dramatiques. En dépit de leur variété générique, leur unité est profonde. Très tôt, Gide décida de se construire, c'est-à-dire de se concevoir comme un puzzle où sa diversité pourrait exposer toutes ses facettes et néanmoins, à un niveau supérieur, affirmer une cohérence secrète. Habiter par la vision de ses livres futurs, il se dit persuadé qu'on ne pourra le comprendre qu'une fois que tous auront paru. Mais il n'a rien fait pour faciliter cette compréhension. En refusant ces repères que sont les genres littéraires convenus, en multipliant les textes atypiques, en modifiant selon sa fantaisie les étiquettes apposées sur ses livres et en ne perdant pas une occasion de discréditer l'illusion réaliste, il s'entend comme personne à brouiller les pistes. Peut-être fallait-il que le temps passe pour que le «contemporain» entre dans l'intemporel et pour que soit reconnue l'une des qualités par lesquelles cette oeuvre trouve son unité : l'audace.
Corydon, dont l'édition originale date de 1911, se présente d'abord comme un essai de clarification «franc sans paraître cynique et naturel avec simplicité» sur le sujet de l'uranisme.S'appuyant sur Montaigne et Pascal, prenant comme prétexte le livre de Léon Blum, Du mariage, Gide souligne le rôle civilisateur de la pédérastie : «La décadence d'Athènes commença lorsque les Grecs cessèrent de fréquenter les gymnases.» Néanmoins, il se défend de prononcer son apologie : se laisse tenter qui le veut bien.Aussi, dans ces pages qui ne visent pas à l'audace mais à l'honnête examen d'un état de fait qui dure depuis la plus haute antiquité, André Gide aura-t-il combattu pour que l'homosexualité ne fasse pas de l'homme un «contrebandier» de la cité, réprouvé aux yeux du monde comme un rebut de la morale. Et par-dessus tout, transperce une joie de vivre et d'assumer son individualité telle qu'elle est. À l'image de ces quatre dialogues avec Corydon, le médecin des âmes, Gide aura enfin démontré la prééminence des rapports sans équivoque entre les êtres.
Dans ce court texte, André Gide (1869-1951) nous entraîne dans la campagne normande de sa jeunesse, plus précisément dans la petite commune rurale de La Roque-Baignard, dans le Calvados, où la famille de sa mère possédait un vaste domaine et dont il fut le maire pendant quatre ans.
« Intérêts mesquins, rapacités, sournoiserie » : Gide nous livre un témoignage sévère, parfois féroce, sur la vie à la campagne en cette fin de 19e siècle. Un récit vif et imagé qui met en scène des personnalités bien marquées et dont la conclusion, en une savante pirouette finale, constitue une véritable surprise.
Publié hors-commerce en 1938 à vingt-et-un exemplaires seulement, Jeunesse a été édité en 1945 à Lausanne aux Éditions Ides et Calendes.
André Gide a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1947.