Une histoire du slip est avant tout une histoire de la représentation de l'homme et de son intimité vivante et fantasmatique à travers le monde et les temps du monde. Une histoire de son ingéniosité, de son imagination, de sa poésie et de son érotisme, en parcourant tous les territoires avec la variété de ses inhibitions, exhibitions, coutumes, végétaux et animaux, paysages, températures et tempéraments.
L'ouvrage est composé d'un prologue (La grappe) et de 7 parties (La feuille. La coquille. Le noeud, La peau, L'étoffe, La poche, Le slip). Chacune d'entre elles traite d'une matière, d'une texture. Les petits textes, sous la forme de proses poétiques, qui ouvrent chaque partie, scandent une série d'images non chronologiques, mais plutôt thématiques brassant toutes les époques, cultures et tous les continents. Ces illustrations légendées inscrivent ainsi un contrepoint plus documentaire.
L'ouvrage s'interroge sur la possibilité d'un nouveau despotisme lié à la dépossession et au rétrécissement des options personnelles résultant du microciblage commercial par des outils numériques, à la dictature des prédictions qui commandent les décisions économiques et sociales, et à l'ubiquité de la surveillance politique et policière.
Il décrit une société dans laquelle la sollicitude publique et les sollicitations privées en vue d'influer sur les désirs et les craintes ont pris le pas sur l'ancienne discipline autoritaire des corps. Un maternalisme politique diffus, vaguement inspiré de la philosophie du care, tend ainsi à se susbtituer à la promotion des libertés et des droits démocratiques.
L'Intelligence Artificielle (IA) connexionniste, bien que mathématiquement très sophistiquée, qui est l'instrument privilégié de cette mutation, nuit directement à l'exercice de la réflexion humaine chez les prestataires comme chez les usagers, et à une liberté appréciative privilégiant chez chacun l'autodétermination des options.
Des dinosaures qui se battent à leur mort ou qui couvent leurs oeufs en pleine catastrophe, des mouches du Jurassique interrompues en plein accouplement, des nurseries de requins géants...
À travers cinquante fossiles remarquables, Dean Lomax fait revivre des créatures spectaculaires comme le fameux T. rex ou ce paresseux des terriers de la taille d'un éléphant.
Témoins des animaux qui ont habité la Terre dans son lointain passé, de la manière dont ils se reproduisaient, chassaient ou échappaient à leurs prédateurs, ces morceaux de cailloux racontent la vie préhistorique et livrent de précieuses informations sur les comportements de leurs descendants.
Un voyage dans le temps illustré par les reconstitutions saisissantes de Bob Nicholls.
Baladez-vous autrement sur les côtes françaises, atlantiques et méditerranéennes, en compagnie de François Lasserre et Arnaud Tételin, deux passionnés du dehors. Avec eux, vous surprendrez les mille et une espèces qui vivent dans la laisse de mer et dans les dunes, entre les grains de sable du fond marin ou sur la cime des pins maritimes. Découvrez également comment jouer, nettoyer ou bivouaquer sur la plage sans la détériorer.
Au fil des pages, vous appréhendrez:
Les meilleurs gestes à adopter.
Les activités pour découvrir et s'impliquer facilement en faveur de la biodiersité.
Les initiatives écologiques à soutenir pour préserver ces environnements uniques.
D'où venons-nous?? Que sommes-nous?? Où allons-nous?? C'est à ces questions universelles que répond ce livre.
Lluís Quintana-Murci, biologiste franco-espagnol de renommée mondiale, nous convie à un grand voyage dans le temps et dans l'espace à la recherche de nos origines et de notre destinée.
Il se fonde sur les outils puissants qu'offrent les sciences les plus récentes pour déchiffrer nos génomes et explorer leur diversité à travers les populations humaines, non seulement celles d'aujourd'hui, mais aussi, grâce aux vestiges fossiles, celles d'hier.
Il retrace l'extraordinaire histoire du peuplement humain à travers le monde?: de la sortie d'Afrique il y a plus de 60?000 ans au peuplement de la Polynésie il y a juste quelques millénaires.
Il établit l'existence d'espèces humaines éteintes, révèle comment les populations humaines se sont constamment métissées entre elles, mais aussi avec des humains archaïques, comme l'homme de Neandertal. Nous sommes tous des métis.
Il montre que c'est ce métissage même, y compris celui avec les humains archaïques, qui a contribué à la survie des humains, notamment face aux pathogènes, et notamment aux virus?! Toutefois, l'héritage néandertalien qui est en nous peut parfois se révéler délétère... et même affaiblir notre immunité face au Covid-19?!
Un livre pionnier et magistral.
Suivre le sucre pour éclairer l'histoire du monde : tel est le stupé?ant voyage auquel nous invite James Walvin. Tout commence avec la colonisation des Caraïbes et des Amériques, puis avec l'essor des plantations. C'est la naissance d'un nouvel ordre, fondé sur la déportation de millions d'Africains réduits en esclavage. Après l'extermination des populations indigènes et la destruction des paysages, les premières usines polluantes sont implantées pour fabriquer du sucre et du rhum. Se met en place une organisation du travail implacable qui inspirera Henry Ford. Mais il fallait aussi que ce sucre, quasiment inconnu jusqu'au XVIIe siècle, soit consommé. D'abord réservé à la table des élites, il devient, avec la révolution industrielle, l'aliment de base de la classe ouvrière, pendant que le rhum fait des ravages parmi les populations les plus pauvres. Un bouleversement des habitudes alimentaires désastreux : caries, obésité et diabète se répandent ; la consommation de boissons et de céréales sucrées gagne toujours plus de terrain.
De Bordeaux à Bristol, des fortunes colossales se sont bâties sur le sucre et l'esclavage, marquant les débuts du capitalisme. Plus tard, des entreprises sans scrupule, dont Coca-Cola reste la plus emblématique, développeront leur pouvoir de ravager le monde en même temps que leur surface ?nancière. Et dicteront parfois la politique des grands États.
Et si on partait à l'aventure en famille? Voyager au grand air est un jeu d'enfant!Passer une nuit dans un refuge, descendre une rivière en canoë, crapahuter sur les sentiers et tutoyer les sommets, filer sur une véloroute, bivouaquer au bord d'un lac, partir sur les chemins en compagnie d'un âne, faire le tour d'une île en kayak... autant d'idées pour renouer avec la nature, donner à ses vacances en famille le vrai goût de l'aventure et revenir avec des souvenirs impérissables.Pour cela, nul besoin de partir au bout du monde, la France est une formidable terre de découverte:des Alpes au Pays basque et du Massif central à la Bretagne, on vous embarque le temps d'un week-end ou de quelques jours pour 42 micro-aventures!
Zinberg/Lacy, illustre la tradition des Hammett, Mc Coy, Finnegan. À contre-courant, il utilise le Roman noir pour faire passer des idées en contrebande. Dès 1952, il dénonce habilement le maccarthysme, la chasse aux sorcières, la psychose antisoviétique. La plupart de ses récits présentent des femmes courageuses, loyales, qui se battent pour leurs droits. Surtout, en créant le personnage de Toussaint Marcus Moore, détective privé noir, héros de deux romans, dont le premier sera couronné par l'Edgar Allan Poe Award, puis celui de Lee Hayes, policier à Brooklyn, il introduit pour la première fois des personnages noirs crédibles, non stéréotypés.
"Tu sais, en fait, il n'y a rien à dire", me répète Anne Sylvestre, tout en farfouillant dans des piles de papiers, des boîtes. Elle cherche des documents, de la littérature, des photos, afin de retracer un parcours qui n'a jamais fait l'objet d'éléments de langage, ni de broderies à forte rentabilité médiatique.
Figure majeure, et discrète, de la chanson française, Anne Sylvestre fustigeait avec drôlerie un monde peuplé « d'étagères qui se prennent pour des gens / Tout bien rangé dans la tête ». Alors que sa préférence à elle allait à « ceux qui doutent », « ceux qui paniquent ».
Fille d'un collaborationniste notoire, Anne Sylvestre avait la guerre, les drapeaux et les discours populistes en horreur. Un brin râleuse, elle avait cependant beaucoup d'humour. Pour les enfants, elle avait écrit les Fabulettes pour « éviter la casse », due à une société prompte à nier la différence.
Jugée « révoltée compatible » par Anne Sylvestre, Véronique Mortaigne a pu saisir en toute complicité les fêlures, et les forces, de cette résiliente à l'oeil toujours malicieux. À travers un récit en jeux de miroirs et une relecture commune de chansons « où tout est dit », Véronique Mortaigne tisse les fils d'une histoire très personnelle, du renouveau féministe au Bataclan.
Le niveau de santé de la population, complet état de bien-être physique, mental, social et environnemental, dépend en pratique de tous les domaines de la vie sociale, économique et environnementale. La santé constitue la résultante de l'interaction entre de nombreuses composantes, la modification ou l'altération de chacune d'entre elles retentissant sur les autres et sur la façon dont elles se conjuguent. Qu'il s'agisse de l'éducation, des revenus, de l'activité professionnelle, de l'insertion socio-économique, des conditions d'habitation, de comportements potentiellement délétères pour la santé tels que la consommation de tabac et d'alcool, de l'accès aux services de santé..., tous ces déterminants de la santé et bien d'autres encore sont en étroite complémentarité. Que l'un d'entre eux voit sa distribution modifiée dans la population, quels qu'en soient la raison et le sens, et c'est la santé de nombre d'individus qui risque d'être modifiée, pour le meilleur ou pour le pire
Extravagant, fantasque, excessif, anticonformiste, caractériel... Comment ne le serait-on pas quand on navigue entre l'immensité de l'univers, les calculs mathématiques les plus ardus, le désir de gloire, la jalousie des collègues, la menace du cachot ou du bûcher ?
De Regiomontanus assassiné au Vatican à Edmund Halley ému par une merveilleuse observatrice du ciel, des frasques de Maupertuis avec de jolies Lapones aux manuels reliés en peau humaine de Camille Flammarion... Voici neuf histoires extraordinaires et insolites où vous découvrirez combien les astronomes pouvaient se comporter en têtes brûlées, risque-tout partant au bout du monde pour confirmer ou infirmer une théorie?; d'autres se lançaient dans la politique au risque de monter sur l'échafaud, ou affrontaient les dogmes religieux et leurs autodafés.
Des aventures alternant le tragique et le comique, la violence et la tendresse, mais toujours dans le souci d'enseigner de façon plaisante la longue marche des astronomes vers l'inatteignable vérité de l'univers.
Cyber Révolution & Révolution Sociale met en perspective les rapports entre sciences techniques et société à l'heure de l'informatique et de la cybernétique.
Il précise les concepts et actualise l'état des connaissances de la révolution scientifique et technique qui se déroule sous nos yeux. Il en déchiffre les évolutions mortifères et avance des hypothèses sur les ruptures nécessaires à opérer pour la mettre au service d'une société du bien commun.
Préfacé par le mathématicien Jean Pierre Kahane, qui a été membre de l'Académie des Sciences, et postfacé par Jean François Bolzinger, ancien secrétaire général de l'Union Générale des Ingénieurs Cadres et Techniciens - CGT, ce livre lie exigence scientifique et visée sociale de progrès
En 1954, à l'occasion des 20 ans de la mort de Marie Curie, la revue Europe commande à sa fille Irène un article - resté confidentiel et jamais réédité jusqu'à aujourd'hui - dans lequel elle livre « souvenirs et impressions » sur sa mère.
Irène y aborde l'enseignement dont elle a bénéficié et qu'elle caractérise d'« un peu désordonné », l'importance qu'elle et sa mère accordent à la pratique des exercices physiques, aux excursions en montagne ou à la mer, à tout type de loisirs actifs. L'une et l'autre aiment la nature et la poésie, à laquelle son grand-père a initié Irène et que Marie avait acquis dans sa jeunesse.
Les années 1914-1918 sont un tournant majeur dans la vie de Marie Curie. Elle équipe des voitures radiologiques et forme des groupes d'infirmières à la pratique des appareils à rayons X. Irène, s'implique très tôt, à 17 ans, dans le travail entrepris par sa mère dont elle devient, avec le même caractère calme et réfléchi que son père, une collaboratrice privilégiée. Elle aura bientôt une place reconnue à l'Institut du Radium où elle entreprend ses propres recherches et rencontre Frédéric Joliot. Leurs travaux communs les mèneront jusqu'au Prix Nobel de chimie en 1935. Une découverte qui complète si bien celle de Pierre et Marie Curie.
Irène aborde enfin la personnalité de Marie, ses opinions religieuses et politiques. Leurs idées se rencontrent sur la science, le plaisir de la découverte, l'horreur de la guerre qu'elles ont vue de près. Mais, contrairement à sa fille, Marie a peu exprimé, en dehors de sa famille, ses opinions sur les injustices sociales, le gâchage des ressources naturelles ou les crédits militaires.
Un témoignage unique sur une fille et sa mère qui ont toutes les deux marqué l'histoire.
Au cours de sa détention, entre avril 2018 et octobre 2019, l'ancien président brésilien Lula a reçu près de 25 000 lettres de soutien de citoyens ordinaires.
Femme de ménage ou professeure à l'université, maçon, étudiant, agriculteur ou paysan sans terre, infirmière et ouvrier métallurgiste, tous témoignent leur solidarité et leur gratitude. En toile de fond, se déroule la campagne pour la présidentielle de 2018 au terme de laquelle Bolsonaro sera élu, dans un climat de violence et d'inquiétude qui se propage. Les lettres se font l'écho d'une parole populaire empreinte de ferveur, de solennité et de familiarité. Elles racontent, remontant souvent plusieurs générations, des histoires de vie, le travail, la misère, l'expérience de la faim, la fierté de l'ascension social et de faire des études...
De façon vibrante, sensible et implacable, ce document exceptionnel forme un récit choral du Brésil contemporain. Il dit en somme à quel point l'invention d'un État providence change la vie des gens.
Le Puy du Fou séduit chaque année deux millions de personnes. Prenant ce succès au sérieux, quatre historiens et historiennes se sont immergés dans le parc, ont assisté à tous les spectacles et frissonné avec le public. Ils livrent ici une enquête minutieuse et pleine d'humour où apparaît, derrière les effets spéciaux et les décors somptueux, un univers rempli d'erreurs et de simplifications, le tout au service d'une propagande diffuse qu'il s'agit de repérer si on veut la combattre.
Parmi les nombreuses joies que procure un jardin, il y a celle de pouvoir observer la faune et partager avec elle son jardin. Il arrive cependant que des créatures de toutes les tailles soient à l'origine de razzias sur vos précieux végétaux. Cet ouvrage aborde 50 problèmes fréquents causés par les animaux, sauvages ou de compagnie et propose des moyens écologiques, simples et pratiques pour déjouer leurs tentatives de tirer un peu trop profit de votre jardin...
Le livre Vivantes ! prolonge une série d'expositions organisées à l'initiative du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, désireux d'interroger la présence des artistes femmes au sein de sa collection d'art contemporain tout en ouvrant cette question à d'autres époques. De la Vénus de Brassempouy à Louise Bourgeois, des «mauvaises filles» aux skjaldmös (vierges guerrières, dans la Scandinavie médiévale), ou encore de Joséphine Baker à Rosa Bonheur, cet ouvrage dresse un état des lieux sensible et critique. Il pointe le chemin parcouru et celui qu'il reste à arpenter pour permettre aux femmes d'exister au même rang que celui des hommes dans le domaine de la création et le champ des représentations.
Collection entièrement revue et mise à jour.
Faire le tour du vin en 50 questions, l'objectif est atteint avec ce livre de Pierre Casamayor, qui répond à toutes les interrogations de l'amateur.
Vous y trouverez tout le savoir d'un oenologue et aussi la clarté d'un fin pédagogue, auteur de nombreux ouvrages sur le sujet...appuyés par des illustrattions fraîches et modernes.
Comprendre l'étiquette pour acheter : Appellations d'origine et autres catégories officielles, vin bio, mentions variées, officielles ou non : identifiez les mots clés de l'étiquette, devinez le goût derrière les sigles, les mentions importantes qui donnent des indices sur la qualité ou le style de vin.
Garder et apprécier le vin : Apprenez à garder le vin, à composer votre cave. Sachez quand et comment déboucher vos bouteilles, comment les servir, les déguster et les marier avec les plats pour des repas sans fausses notes.
Découvrir les secrets du vin : Cépages, terroirs, climats, savoir-faire, revenez aux origines du goût. Vins rouges, blancs secs, moelleux ou liquoreux, rosés, effervescents...découvrez les secrets de l'élaboration des grands types de vins.
Notre dépendance aux énergies carbonées, mise en lumière en France par le mouvement des Gilets jaunes et à l'échelle de l'humanité par la pandémie, nous met au défi de repenser nos mobilités. Dans ce contexte, l'institut de recherche Forum Vies Mobiles a lancé une mission photographique visant à documenter la diversité des modes de vie des Français au regard de leurs déplacements. Confiée au collectif Tendance Floue, cette mission fait l'objet d'un livre. Rassemblant 17 récits photographiques, il éclaire de manière sensible Les Vies qu'on mène en suivant des hommes et des femmes dans leur quotidien. Pour prolonger ces chroniques en images, l'écrivain Nicolas Mathieu, dont on connaît le goût pour la description d'une France périurbaine, livre une histoire personnelle de ses déplacements.
Alger, samedi 29 décembre 1956. L'Algérie française porte en terre l'un de ses meneurs, Amédée Froger, tué la veille en sortant son domicile. La nouvelle de l'assassinat fait grand bruit, en Algérie, mais aussi à Paris, en raison de la personnalité de la victime, haute figure locale de la défense de la cause française. Ses obsèques à Alger rassemblent des milliers de personnes. Surtout, elles sont l'occasion de violences racistes, que les contemporains nomment « ratonnades ». Elles visent les « musulmans », comme les Algériens sont appelés dans cette société-là.
S'appuyant sur des sources variées, dont des archives policières et judiciaires inédites, Sylvie Thénault enquête sur ces événements pour les inscrire dans la longue durée coloniale. Trop souvent résumés à des actions ponctuelles et paroxystiques, ou associées aux attentats de l'OAS à la toute fin de la guerre, ces violences - non pas celles des autorités et de leurs représentants mais bien celles de Français, nés là-bas - se nourrissent d'un rapport de domination, empruntant à toutes les formes d'oppressions possibles (économiques, sociales, politiques, juridiques, culturelles) et s'ancrent dans un espace urbain ségrégué.
Sylvie Thénault plonge le lecteur au coeur de la société coloniale algérienne, traversée de brutalités et de peurs, au plus près de cette foule d'anonymes, qui ont été partie prenante de la Guerre d'indépendance algérienne. C'est ainsi un autre récit de ce conflit qu'offre ce livre.
De 1954 à 1962, plus d'un million et demi de jeunes Français sont partis faire leur service militaire en Algérie. Mais ils ont été plongés dans une guerre qui ne disait pas son nom. Depuis lors, les anciens d'Algérie sont réputés n'avoir pas parlé de leur expérience au sein de leur famille. Le silence continuerait à hanter ces hommes et leurs proches. En historienne, Raphaëlle Branche a voulu mettre cette vision à l'épreuve des décennies écoulées depuis le conflit.
Fondé sur une vaste collecte de témoignages et sur des sources inédites, ce livre remonte d'abord à la guerre elle-même : ces jeunes ont-ils pu dire à leur famille ce qu'ils vivaient en Algérie ? Ce qui s'est noué alors, montre Raphaëlle Branche, conditionne largement ce qui sera transmis plus tard. Son enquête suit ensuite les métamorphoses des silences et des récits jusqu'à nos jours. Elle pointe l'importance des bouleversements qu'a connus la société française et leurs effets sur ce qui pouvait être dit, entendu et demandé dans les familles à propos de la guerre d'Algérie. Elle éclaire en particulier pourquoi, six décennies après la fin du conflit, beaucoup d'enfants ont toujours la conviction qu'existe chez leur père une zone sensible à ne pas toucher.
Grâce à cette enquête, c'est plus largement la place de la guerre d'Algérie dans la société française qui se trouve éclairée : si des silences sont avérés, leurs causes sont moins personnelles que familiales, sociales et, ultimement, liées aux contextes historiques des dernières décennies. Avec le temps, elles se sont modifiées et de nouveaux récits sont devenus possibles.
Notre monde est logistique. La pléthore d'acteurs qui consacrent leur énergie à acheminer les biens consommés de par le globe en témoigne : la circulation des marchandises est devenue un moteur essentiel du capitalisme mondialisé. Les pays les plus riches se constellent d'entrepôts qui prennent la place des usines abandonnées ; les pays les plus pauvres, eux, assurent la fabrication et le traitement des biens qui sillonnent la planète pour être achetés, consommés, mis au rebut.
Si c'est le monde industriel et marchand qui a donné à la rationalité logistique sa forme la plus aboutie, celle-ci s'étend aujourd'hui à l'ensemble de nos activités. Des politiques migratoires aux pratiques culturelles, de la conservation de l'environnement aux relations humaines, il n'existe plus guère de domaines de la vie qui ne soient soumis à la gestion des flux, ce principe fondamental d'intendance.
Il est grand temps de se demander comment le royaume logistique régit nos existences ; de montrer combien les conséquences de ses manquements sont dramatiques pour le vivant ; de raconter les multiples luttes qui lui font face. Et surtout, comme s'y emploie ce livre, il est urgent d'inventer d'autres imaginaires de la circulation et du transport, d'autres sujets collectifs pour un monde dans lequel les circulations ne seraient pas un instrument mortifère au service de la valeur marchande.
Dans nos sociétés de contrôle, l'information est le moyen privilégié de surveiller, de normaliser et de donner des ordres. Les informations, molécules de la vie sociale, deviennent les sujets de l'existence, les véritables cibles des pouvoirs politiques et économiques. Avec le langage numérique, les subjectivités se trouvent enserrées dans un filet de normes de plus en plus denses et contraignantes. Les idéologies scientifiques viennent souvent légitimer ce « naturalisme économique » transformant le citoyen en sujet neuro-économique et son éducation en fuselage de ses compétences en vue des compétitions à venir.
Les fabriques de servitude mettent en esclavage les individus et les populations au nom de l'efficacité technique, de l'illusion d'un bonheur procuré par les algorithmes et la mondialisation marchande. Pour en sor-tir, il nous faut modifier nos habitus et nos habitudes, restaurer la force révolutionnaire du langage et de la métaphore, rétablir le pouvoir des fictions. Les ordres existants ont toujours haï les utopies, la puissance de leur imagination et de leurs expériences de pensée. L'utopie ne se réduit pas à un genre littéraire, à une rêverie politique d'un futur improbable, elle constitue une position éthique et politique, un style, un foyer de liberté.
Dans l'histoire des esclavages et des luttes sociales, les « marronnages », par la danse, le chant, le récit et le conte, ont été des voies d'émancipa-tion. Résister aux fabriques de nos servitudes par l'utopie est une nouvelle manière d'agir et de penser l'infini, le complexe, l'instable, le multiple, le divers que le vivant exige. Il y a urgence à détourner l'utile pour en faire du Beau, emmêler le vivant au Vrai et faire chuter sa majuscule pour que nos vies ne soient pas minuscules.
Au printemps 1938, lors des grèves chez Citroën, le photographe Willy Ronis réalise un reportage pour le magazine Regards dans l'usine Javel à Paris. Il prend en photo Rose Zehner, militante et ouvrière, alors qu'elle harangue une foule de camarades. Mais il ne confie pas cette photographie à la rédaction du journal et l'oublie.
Ce n'est qu'en 1980 que Willy Ronis, parcourant ses archives, retrouve ce cliché. L'année suivante, L'Humanité le publie ; l'image se met alors à circuler dans la presse et arrive sous les yeux de Rose Zehner. Celle-ci entre en relation avec le photographe, tandis que le grand public découvre une photographie qui, quarante ans après, va faire de Rose une figure de la lutte et du féminisme ouvriers.
Des grandes grèves de 1938 à la naissance d'une figure iconique en 1980, de Willy Ronis à Rose Zehner, Tangui Perron raconte l'histoire singulière de cette célèbre photographie longtemps oubliée.
Accompagnée dans cet ouvrage d'une vingtaine d'autres clichés de Willy Ronis, la photo de Rose Zehner est le point de départ d'une enquête pour comprendre l'origine et le destin d'une image. L'auteur reconstitue un contexte politique, social et culturel, et retrace les parcours d'une militante et d'un photographe engagé qui, chacun à leur manière, ont écrit un morceau de notre histoire.