En vingt-cinq années de croissance vorace, le petit libraire en ligne de Seattle s'est hissé au sommet du commerce mondial. Son fondateur visionnaire, Jeff Bezos, est aujourd'hui l'homme le plus riche de la planète. L'un des plus redoutés aussi.
Tel un gourou, il dirige ses 600 000 employés sans état d'âme, érigeant ses redoutables méthodes de management en nouvelle religion.
Ses ambitions sont sans limites. Déjà maître de nos données personnelles, il veut transformer nos vies. Souvent à notre insu : Amazon investit des milliards de dollars dans l'intelligence artificielle, la robotique, les drones, la sécurité, la santé, et même la conquête spatiale.
Trois années d'une enquête inédite à travers le monde ont permis à Benoît Berthelot de percer à jour les rouages les plus secrets de la galaxie Amazon.
Des plus proches collaborateurs de Jeff Bezos aux ouvriers des entrepôts en passant par des ingénieurs (très) haut placés, il a rencontré plus de 150 salariés de l'entreprise, d'habitude tenus au silence, qui lui ont confié des documents exclusifs et confidentiels.
Le puzzle, une fois assemblé, dessine le portrait d'un empire tentaculaire et hors de contrôle, un projet de société vertigineux que seuls les consommateurs pourront peut-être remettre en question.
Un état des lieux de la situation des représentants du personnel au sein des entreprises qui révèle un certain nombre de répressions et discriminations très inégalement pris en compte. Il fournit également des propositions destinées à protéger l'activité syndicale et son rôle de résistance au libéralisme, aux licenciements, et aux harcèlements dans l'entreprise.
Que sont devenus les ouvriers ? Objet de toutes les attentions depuis la révolution industrielle jusqu'aux années 1980, les travailleurs d'usine n'intéressent plus grand monde après l'échec du projet communiste et l'effondrement de leurs bastions industriels. Brisée dans son unité, démoralisée, désormais dépourvue de repères politiques, méprisée par ses enfants, la classe ouvrière vit un véritable drame -à l'écart des médias. Les ouvriers continuent pourtant d'opposer avec un succès relatif certaines de leurs traditions de résistance à la dynamique qui les détruit.
Cette remarquable enquête, sensible et documentée, fait toute sa place à la parole ouvrière pour rendre hommage à ces hommes et à ces femmes dont la dignité est aussi imposante que celle dont firent preuve leurs parents à l'heure des victoires. Treize ans après sa première édition, dans un contexte ou le monde ouvrier n'en finit plus de subir l'impact dévastateur de ce capitalisme financiarisé dans le cadre duquel une petite minorité de puissants actionnaires dicte sa loi aux managers et aux peuples, cet ouvrage n'a rien perdu de son actualité. Il permet de comprendre la réalité ouvrière d'aujourd'hui et peut servir de garde-fou contre la dénégation plus ou moins subtile de son existence dans l'espace public.
Que se passe-t-il vraiment à Pôle Emploi ? Pourquoi les promesses de l'instauration d'un guichet unique s'occupant à la fois des prestations chômage et de la recherche de travail débouchent-elles si souvent sur une impasse ? D'où proviennent les malaises conjoints des usagers et des salariés de cette structure dont le rôle est si crucial pour quatre millions de personnes à la recherche d'un emploi ?
Pendant quatre jours je t'ai raconté des trucs sur le travail, les lois Auroux, les trente-huit heures... Seulement ça, je vais te le dire, ça crée un déséquilibre complet, parce qu'une semaine comme ça, c'est pas facile de la vivre quand tu travailles en chaîne et que t'as en plus plein de boulot syndical à faire. C'est pas facile. Alors mes mains, dans tout ça, qu'est-ce qu'elles deviennent, mes mains ? On dit : " Bon, en 1914, il avait mal aux mains. Maintenant ça a l'air de passer. Il est devenu beaucoup plus intellectuel, il n'a plus mal aux mains, il a mal à la tête... " Il est fou, quoi. Seulement, moi, je travaille encore avec mes mains ! Et ça, ça me fait toujours mal. Mais maintenant je me tais. Parce que, pendant dix ans, tu en souffres tout seul. Et en même temps, tu as l'impression d'être une espèce de cobaye... aussi bien de la part des copains... qui veulent surtout pas écrire ce genre de truc avec moi, alors qu'en fait, à mon avis, leur boulot de militant - c'est à eux que je devrais le dire -, ça aurait été de faire ce livre avec moi. Au début des années 1980, le sociologue Michel Pialoux rencontre Christian Corouge, ouvrier et syndicaliste chez Peugeot-Sochaux. Ils entament un long dialogue sur le travail à la chaîne, l'entraide dans les ateliers et la vie quotidienne des familles ouvrières. À partir de l'histoire singulière d'un ouvrier, devenu porte-parole de son atelier sans jamais le quitter, sont abordées les difficultés de la constitution d'une résistance syndicale.
Lorsqu'elle découvre que son frère est endetté à hauteur de 50 000 €, Sabine est abasourdie.
Encouragé par des sociétés de crédit et sa banque, Antoine a multiplié les prêts à la consommation et les abonnements divers, sans aucun accompagnement budgétaire. Sabine entame alors un long combat afin de faire reconnaître devant les tribunaux les abus qui ont précipité son frère dans cette spirale infernale. Elle témoigne, non sans humour mais avec une plume aiguisée et souvent lapidaire, des procédés peu scrupuleux utilisés par ce type d'organismes face à des personnes fragilisées, en situation souvent précaire.
Forte de son expérience d'animatrice d'un forum qui aide et accompagne les personnes surendettées, elle livre également des clés capitales pour savoir faire face à leurs agissements et éviter les erreurs susceptibles d'entamer leur budget vital. Ce témoignage au scalpel ne pourra qu'interpeller au plus profond celles et ceux que scandalisent les mécanismes pervers conduisant au surendettement.
La crise de l'hôpital couve, et depuis plusieurs années maintenant. Faisant ressortir à l'occasion de moments plus tendus, ces mêmes leitmotivs : « L'hôpital français est le meilleur du monde », « L'hôpital a vocation a accueillir tout le monde », « Les hôpitaux manquent de personnel », « L'hôpital est mal géré », « Les urgences font de la bobologie », etc.
Touchant le système de santé publique, donc notre santé, ces idées reçues ont un écho d'autant plus fort que nous disposons rarement des connaissances suffisantes pour faire la part entre la polémique politicienne et la réalité.
Regard croisé d'un praticien hospitalier et d'un sociologue spécialiste des systèmes de santé, cet ouvrage nous offre une analyse précise et complète, détaillant tant les aspects historiques, économiques que les comparaisons avec les autres pays, sans oublier de montrer ce qu'est la vie quotidienne à l'hôpital.
Dans leur grande majorité, les Français aiment travailler, même s'ils souffrent des conditions d'exercice de leur métier.
C'est cette expérience que Radio France a voulu recueillir en donnant la parole à ses auditeurs. Pour qu'ils expriment leurs satisfactions, leurs attentes, mais aussi leurs déceptions. Près de 6 000 personnes ont pris la plume pour raconter leur histoire et proposer de nouvelles manières de vivre le travail. Ce livre est le miroir de cette enquête sans précédent. Une sociologue, un psychologue et un philosophe ont tour à tour commenté les résultats et esquissé des pistes pour améliorer le travail.
Un syndicaliste et un chef d'entreprise se sont efforcés de replacer le débat dans le contexte économique actuel. Les textes des grands philosophes font écho à ces cahiers de rêves et de doléances.
La qualité des emplois et la « non-qualification » du travail sont des enjeux sociaux majeurs. Y répondre nécessite d'interroger les faits : qui sont les sortants de l'école sans qualification ni diplôme et que deviennent-ils ? Est-ce l'emploi, le travail ou la personne qui sont « non qualifiés » ? Ce travail que l'on dit non qualifié, est-il sans qualités ou dénié dans sa qualité ?
Requalifier le travail : pour tous ceux qui luttent pour l'amélioration des conditions et de la reconnaissance du travail, cet ouvrage clair et pédagogique constitue un outil de connaissance, de réflexion et de proposition.
Le 13 février 2012, le tribunal de Turin condamne à seize ans de prison deux magnats de l'amiante, créant un précédent historique dans la lutte contre la « fibre tueuse ». Au terme de trente ans de combat, les habitants de la petite ville piémontaise de Casale Monferrato, accueillant depuis 1906 une usine Eternit, voient ainsi reconnaître la responsabilité de deux propriétaires de la multinationale suisse dans l'« épidémie » de cancers de la plèvre et la contamination à grande échelle subies par cette localité.
Comment une modeste ville ouvrière d'Italie a-t-elle pu remporter pareil combat contre un géant industriel ? Et comment une population frappée par la multiplication des pathologies incurables et des décès est-elle parvenue à reprendre espoir et à relever la tête ? Dans un récit à la fois poignant et palpitant, le journaliste Giampiero Rossi nous fait vivre la longue bataille législative, politique, judiciaire et médiatique engagée, à l'initiative de deux syndicalistes, Bruno Pesce et Nicola Pondrano, par toute une communauté pour obtenir réparation des dégâts causés par Eternit.
Le mouvement de Casale est ainsi devenu l'une des figures de proue du combat mondial pour l'interdiction de la production et de l'utilisation de l'amiante, éclairant de sa trajectoire singulière le front anti-amiante français notamment. Écrit avec simplicité et humanité, ce court livre d'enquête - émaillé de portraits et d'histoires de vie - constitue un précieux rempart contre la résignation économique et civique.
L'édition originale italienne du présent ouvrage a obtenu, en 2009, la distinction du président de la République du prix journalistique « Piero Passetti ».
Prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, Professeur à Columbia, ex directeur de la Banque mondiale et conseiller de Clinton, est sans conteste l'économiste le plus respecté et le plus lu au monde. L'un des rares à avoir, depuis une dizaine d'années, tiré la sonnette d'alarme sur les dérives de la financiarisation de l'économie et les dangers de ce qu'il a appelé le fondamentalisme du marché. Auteur de best-seller dont le dernier : Le Triomphe de la cupidité s'est vendu à 50 000 ex en grand format.
Son livre à paraître est consacré à l'un des grands sujets de l'économie actuelle et curieuse-ment assez peu traité : Les inégalités.
Dans ce livre majeur Joseph Stiglitz explique comment les inégalités ont ainsi prospéré dans le monde depuis près de 20 ans. Et pourquoi ces tels écarts de richesses entre les plus riches et les plus pauvres sont à la fois inacceptables socialement et extrêmement dangereux éco-nomiquement. En effet Stiglitz démontre magistralement qu'il n'y aurait sans doute jamais eu la crise de 2007 si les classes pauvres et moyennes américaines notamment avaient vu leur pouvoir d'achat augmenté régulièrement (il stagne voire décroît aux Etats Unis depuis 2 décennies). Contrairement à la doxa libérale qui pense que moins l'Etat intervient pour ré-glementer mieux se porte l'économie, l'auteur démontre que c'est précisément cette ab-sence de régulations qui a provoqué la crise. De même contrairement à la doxa libérale qui prétend que l'argent ruisselle spontanément des plus riches vers les plus pauvres, la richesse s'est concentré en un glacis détenu pour l'essentiel par 1% des habitants du globe.
Un livre qui bien entendu non content de dénoncer et d'expliquer , toujours avec un remar-quable sens pédagogique, propose de solutions et surtout d'autres alternatives à un système économique mondial qui, s'il n'est pas profondément réformé, risque l'effondrement.
Le refus de la connaissance scolaire par les fils d'ouvriers et le sentiment qu'ils "en savent plus" font écho à l'idée très répandue dans les classes populaires de la supériorité de la pratique : "Un brin de zèle vaut une bibliothèque de diplômes", annonce un grand placard placé dans l'atelier.
L'aptitude pratique vient toujours en premier ; elle est préalable à toute autre forme de savoir. Alors que le petit-bourgeois considère les diplômes comme un moyen d'accroître les choix qui s'offrent à lui, du point de vue de la classe ouvrière, si le savoir ne se justifie pas, il faut le rejeter. De l'école à l'usine, ce livre rend compte de la façon dont, en désorganisant l'encadrement scolaire, en s'opposant aux "fayots", "les gars" privilégient leur sortie du système scolaire, anticipant le fait que l'école ne leur promet aucun avenir collectif en dehors du travail manuel.
Ce classique de la sociologie du monde ouvrier est suivi d'un entretien avec l'auteur réalisé en 2011 et d'une postface de Sylvain Laurens et Julian Mischi.