En quelques pages, à la première personne, Annie Ernaux raconte une relation vécue avec un homme de trente ans de moins qu'elle. Une expérience qui la fit redevenir, l'espace de plusieurs mois, la «fille scandaleuse» de sa jeunesse. Un voyage dans le temps qui lui permit de franchir une étape décisive dans son écriture.Ce texte est une clé pour lire l'oeuvre d'Annie Ernaux - son rapport au temps et à l'écriture.
Les plus belles histoires sont souvent habitées par les plus beaux mensonges; le vrai y voisine avec le faux; une réalité y côtoie une autre; un détail oublié y ruine une vie... Tel est l'esprit de ce recueil de nouvelles et textes brefs qui nous entraînent sur les traces d'une photographie et de ses légendes, d'une carte énigmatique des îles du Pacifique, d'une Constitution éphémère écrite par des naufragés, d'un VRP aux étranges habitudes...Un recueil vibrant, malicieux, haut en couleur, servi par l'écriture alerte d'une oeuvre toujours renouvelée.
Un fabuleux voyage au pays des souvenirs.
Rien ne prédestinait Alice Beausoleil et Marcel Dambre à se rencontrer. Pour que le vieil homme ouvre sa porte à la jeune femme trempée, il aura fallu une grève des transports, un GPS capricieux et un terrible orage. De leur tête-à-tête inattendu va naître ce qui ressemble à une seconde chance. Un nouveau rendez-vous avec l'existence, peu importe le temps qu'il reste...
Marcel, quatre-vingt-sept ans, vit rue du Rendez-Vous, reclus dans son atelier de bottier menacé par les bulldozers. Vendeuse en boulangerie, Alice offre son sourire à tous ceux qu'elle croise. En réalité, depuis deux ans, trois mois et quatre jours, en proie à une profonde tristesse, elle s'empêche de vivre.
À mesure que la pluie et les heures s'écoulent, le passé resurgit. Sous l'impulsion de la jeune femme qui l'écoute sans se dévoiler, Marcel raconte la guerre, sa carrière et son amour fou pour sa mère. Et s'il trouvait à son tour la clé pour délivrer Alice de son silence ?
Ar c'hwil, c'est ce coquillier, blanc et bleu, né presque en même temps que lui. Un bateau flambant neuf, prêt à affronter les mers pour la Saint-Jacques, un rêve que son père, Jean, a pourtant lâché pour galoper à la maternité. Celui en faveur duquel Jean n'a jamais manqué l'anniversaire de ses fils, ni aucun événement dans la famille, malgré l'appel de la mer, malgré les caisses maigres. Jean, le seul pêcheur du village, le pudique, le taiseux. Le père. Un père qui a laissé un vide immense dans la fratrie lorsque le marin a disparu...
Henri est mathématicien dans les assurances. Il calcule tout, au travail comme dans sa vie personnelle. Pourtant, il va se retrouver contraint d'affronter l'incalculable : après avoir perdu son travail, il hérite d'un parc d'aventures créé par son frère qui vient de décéder, avec la gestion psychologique des employés que cela suppose, et une montagne de dettes à rembourser. Sans parler de ces dangereux criminels qui ont bien l'intention de récupérer leur argent, avec intérêt?!
Sa rencontre avec Laura, artiste au passé mouvementé et pleine de joie de vivre, ne va pas l'aider. Car soudain, Henri va être confronté à des émotions et des situations qui ne peuvent être résolues dans un simple tableau Excel.
Phoenix a grandi et a grandi parmi d'autres expériences génétiques dans la tour 7 de New York. C'est une "femme accélérée". Elle est née il y a seulement deux ans mais elle a déjà le corps et l'esprit d'un adulte et des capacités qui dépassent de loin celles d'un humain normal. Eloignée du monde, elle se contente de vivre dans sa chambre en lisant des livres électroniques, en faisant du sport et en profitant de l'amour de Saeed, un autre humain biologiquement modifié. Mais celui ci est témoin un soir de quelque chose de si terrible qu'il se suicide. Dévastée par sa mort et le refus de la tour 7 de répondre à ses questions, Phoenix commence enfin à se rendre compte que sa maison est une prison...
Son évasion n'est que le début d'une histoire qui la conduira des Etats Unis au coeur de l'Afrique.
Publié en 2013, Nnedi Okorafor a imaginé ce roman comme un préquelle indépendant de Qui a peur de la mort ? Acclamé à sa sortie il a été finaliste des prix Campbell et Arthur C.Clarke et reçu en Allemagne le prix Kurd Laßwitz du meilleur roman étranger.
Dans un village perché en haut des Pyrénées, on conserve la mémoire des drames familiaux, des persécutions guidées par l'ignorance, des exécutions sommaires de la guerre civile. Mais rien, jamais, ne vient altérer la profonde beauté du lieu, terre propice à l'imagination, à la poésie, aux histoires transmises de génération en génération.
Chaque voix raconte : d'abord les nuages et l'éclair qui foudroya Domènec, le paysan poète. Puis Dolceta, qui ne peut s'empêcher de rire lorsqu'elle se rappelle avoir été pendue pour sorcellerie. Sió, qui dut s'occuper seule de ses deux enfants. Puis les trompettes de la mort qui annoncent l'immuabilité du cycle de la vie. Le chevreuil, l'ours, la femme amoureuse, l'homme blessé par balle, et les autres.
Dans ce lieu hors du temps, amitiés, mariages, deuils, naissances s'entrelacent au fil des saisons.
Ode à la puissance de la nature, Je chante et la montagne danse mêle les légendes et le folklore catalans aux histoires bien réelles de ceux qui habitent ce lieu protégé par ses montagnes. Aussi limpide que poétique, la langue d'Irene Solà est un doux murmure qui enveloppe, transporte et résonne longtemps.
Ça s'ouvre sur un cadavre, livré par le narrateur à la "trop douce" Juliette. Elle qui d'habitude explique et guérit tout ne comprend pas. Comment l'étudiant bien éduqué qu'elle a aimé dix ans plus tôt en est arrivé là ?
Il va raconter. Il y passera la nuit s'il le faut. Il parlera cru.
Le prof de fac jadis humaniste va décrire un enchaînement nécessaire de faits arbitraires survenus à l'université de M., où victimes et bourreaux permutent, où le vengeur tombe dans la trappe qu'il a creusée. Où l'arroseur finit comme on sait.
Il voulait jouer avec le pire de l'époque, avec la dinguerie survoltée des réseaux sociaux, avec la concupiscence vernie de morale. Il était autant le jouet que le joueur, autant la plaie que le couteau.
Et maintenant il en rit.
Calabre, milieu du xixe siècle. L'enfance de Maria Oliviero est bercée par la misère et la pauvreté, dans une famille où l'amour se tapit et où la liberté ne connaît pas de visage. Sa mère est tisserande, son père journalier, ensemble ils peinent à subvenir aux besoins de leurs quatre enfants.
Un événement inattendu va alors bouleverser l'enfance de Maria et l'équilibre de la fratrie. Teresa, l'aînée que l'on avait confié à une riche famille dans l'espoir de lui offrir un avenir meilleur fait son retour à la maison après le décès brutal de ses parents adoptifs. Méprisante et détestable, l'adolescente promet à Maria de lui gâcher la vie. Victime des caprices de son aînée, celle-ci est très vite envoyée chez sa tante Maddalena qui l'éduquera à la solitude et esquissera pour elle les prémices d'une vie au coeur des montagnes dans la vallée de la Sila. C'est le début d'une rivalité sans fin entre les deux soeurs qui marquera considérablement la vie de Maria.
La jeune femme découvrira l'amour et la passion auprès de son mari Pietro, dont les idéaux le porteront à s'engager en faveur de l'unité italienne aux côtés de Garibaldi, mais également le cri de la violence et de la trahison. Malgré les tentatives assidues de Teresa de la réduire à néant, Maria est forte, elle ne fléchit pas.
La vengeance mûrit, en elle tout explose, elle devient alors Ciccilla, l'indomptable brigantessa dont le destin et le nom, bien au-delà de la vallée, seront bientôt connus dans toute l'Italie.
Après un séjour en prison, Eddy Alune, 31 ans, est devenu veilleur de nuit, un métier qui lui permet d'échapper aux gens et aux ennuis. Il vient de perdre son père. En vidant l'appartement de son enfance, il retrouve des effets personnels qu'il a volés, vingt ans plus tôt, à proximité d'une SDF morte dans la rue. Poussé par la culpabilité, il décide de rendre à cette femme l'histoire qui lui a été confisquée.
Une enquête commence, dans laquelle Eddy se lance magnétophone à la main, pour ne rien oublier. De rencontre en rencontre surgissent plus que des souvenirs. Des liens nouveaux se tissent et la mémoire, ravivée par Eddy, va bouleverser bien des vies.
Il faut beaucoup aimer les gens trace le parcours d'un homme ordinaire qui, voulant réparer ses fautes, se trouve réparé par les autres. Ce roman pudique et profondément humain dessine les contours extraordinaires des visages qui font notre quotidien.
« C'est toi qui as suggéré que j'écrive ça. Toi, l'écrivain, tu n'as pas pu. Tu as essayé d'écrire l'histoire du réfugié. Plusieurs fois, à de nombreuses reprises. Tu as échoué. Et échoué encore. Peut-être échoué mieux. Il n'empêche, tu n'as pas pu. Plus de deux ans après que nous nous sommes rencontrés à Lesbos, tu essayais encore. Tu t'y es attaqué par un versant, puis par un autre, en vain. Tu étais trop impliqué, incapable de te dépêtrer toi-même de l'histoire. Tu as dit que tu n'arrivais pas à trouver la bonne distance. Tu n'étais pas capable de trouver les mots justes, même après nombre de séances sur le canapé de ton psychiatre.
« [...] Et quoi que tu fasses, as-tu dit, ne l'intitule pas Lesbienne libanaise à Lesbos, je t'en supplie. » Une plongée bouleversante au coeur d'un drame humanitaire où se croisent les destins singuliers d'esprits rebelles qui ont en commun l'exil, la perte et l'espoir.
Au centre vide de tout horizon figure dans la liste du Pen Faulkner Award, le plus prestigieux des prix littéraires américains ;
En 1935, les troupes de Benito Mussolini envahissent l'Ethiopie avec le soutien des ascari, ces combattants érythréens enrôlés dans l'armée coloniale italienne. Vaincu, l'empereur Hailé Sélassié s'exile en Angleterre. En son absence, la résistance s'organise. Telle est la trame historique de ce roman qui a pour héros Kidane - un chef de guerre glorieux -, sa femme Aster et Hirut, une orpheline récemment devenue leur servante. Lorsque Kidane lève une armée et part au combat, les femmes refusent de se cantonner à un rôle secondaire et prennent les armes à leur tour. Peu à peu, l'espoir renaît dans le camp des rebelles, en dépit des atrocités commises par l'armée d'occupation et ses supplétifs indigènes sous les ordres du colonel Carlo Fucelli.
A travers le récit croisé de personnages confrontés à une violence extrême, Le Roi fantôme met en lumière un pan méconnu de l'histoire de l'Ethiopie et souligne le rôle éminent qu'y ont joué les femmes. Porté par une écriture lyrique et un puissant souffle épique, ce roman inspiré par les archives familiales de Maaza Mengiste est une véritable Iliade africaine.
C'est à partir d'une enquête de proximité, sorte de déambulation dilettante littéraire dans des lieux et des paysages d'une Occitanie protéiforme et diverse, mais aussi dans les vicissitudes de son histoire et dans les souvenirs de l'auteur, que naissentt le contour et le visage de cette grande région qui lui est chère : « Mon Occitanie a une géographie modeste, elle porte des bribes de la langue de mes aïeux, elle est aussi pour moi une mentalité, une façon d'être avec les autres. Elle est enfin un ensemble de références qui fondent ma certitude d'être d'ici. L'éloge amoureux de ma petite Occitanie se fera au travers de la langue, de l'accent, de la vigne, du rugby, du village, de la Méditerranée romaine, de Charles Trenet, des films de Jean Eustache, de la mission Racine, du camp de Rivesaltes, de la fabrication de la carthagène, mais aussi au travers des visages qui incarnent cette idée aujourd'hui - de Claude Sicre aux Bombes 2 Bal, en passant par Francis Cabrel et Claude Nougaro ou Olivia Ruiz - et de quelques hommages à des hommes et femmes de bonne mentalité. »
En 1993, Robert Altman réalise un vieux rêve : adapter au cinéma l'oeuvre de Raymond Carver. Le résultat : Shortcuts, film mythique interprété (entre autres) par Jennifer Jason Leigh, Tim Robbins, Jack Lemmon, Tom Waits et Frances McDormand. Altman s'est inspiré de neuf nouvelles et d'un poème. À ce jour, ils demeurent la meilleure initiation aux écrits de « Ray » Carver, sans nul doute l'un des plus grands écrivains américains du XXe siècle. Son écriture limpide met en scène des gens « ordinaires » - une serveuse de restaurant, un chômeur, un père anxieux, trois pêcheurs, des voisins trop curieux - hantés par deux idées fixes : le besoin d'une véritable intimité et la quête toujours remise au lendemain d'une introuvable dignité.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Pierre Carasso, Simone Hilling, François Lasquin et Gabrielle Rolin.
Un Noël au charme anglais foutu en l'air à cause d'une coriace ex-belle-mère, un dîner entre d'anciens jeunes mariés se retrouvant, après trente ans et trois divorces, à imaginer ce que la vie aurait pu être, une superbe fête de séparation organisée par des amoureux qui ont oublié qu'ils l'étaient : voilà bien des occasions de se rendre compte qu'on a toujours mille et une raisons de divorcer... et de le regretter !
Ces vingt-neuf petites histoires croquent avec délice l'inconstance de l'amour, la difficulté d'avoir envie des mêmes choses au même moment et l'exigence d'exister aussi comme individu. Elles sont autant de portraits au vitriol : hommes ou femmes, divorcés, enfin seuls ! enfin libres !
Mais... libres de quoi, déjà ? Car la vie est cruelle : une fois seul·e, pourquoi faut-il que ce qui nous agaçait le plus nous manque soudain ? Avec l'humour et la bienveillance qui la caractérisent, Katarina Mazetti parvient à nous faire rire de nos petits travers et de nos grands chagrins.
Azucena, mince et brune quinqua aux chaussures rouges, semble être chez elle dans le Train bleu reliant Nice et Paris. Elle y dort, y fait des rencontres, s'y protège des menaces parfois lourdes, y agit, aussi, réalisant des missions secrètes. C'est qu'à Nice, elle est au coeur de plusieurs groupes constitués en réseaux informels, amitiés, résistances. Avec les Paranos, elle distribue dans un stand près de la gare, légumes et graines bio aux abonné.e.s, comme s'il s'agissait de contrebande ou de produits illicites. Avec Luna, elle exfiltre des chiens ayant fui leurs maîtres autoritaires ou violents pour commencer une nouvelle vie. Tout autour d'elle gravite une foule hétéroclite, un rien fantasque, de doux rêveurs qui ne renonceraient pour rien au monde à la mise en pratique de leurs idéaux : Gouel, le marin irlandais, chanteur des rues, Alex, le poète et «prince des poubelles», Manu, Monique, Nadette, un cheminot syndicaliste, Siranouche ou encore la Chienne noire, son amie... Quelques-uns sont, tout comme elle, un peu cabossés, mais trouvent dans les liens qui les unissent des raisons d'espérer. Parce que l'espoir n'est pas une option. Tous, comme autant de fourmis invisibles et obstinées creusant des tunnels pour faire déraper, sans violence, notre vieux monde, oeuvrent ainsi par l'exemple plutôt que par le discours, à en créer un nouveau, plus libre et lumineux, plus solidaire et plus juste.
«Notre mère ressemble à une héroïne de bande dessinée, à Anna Magnani au cinéma, elle braille, ne capitule jamais, cloue le bec à tout le monde. Mariano et moi sommes dans le couloir qui conduit aux chambres, culottes courtes et mollets raides, et sans ciller nous fixons notre peur : ne pas être comme Antonia, ne jamais être à la hauteur, ne remporter aucune bataille.« Antonia, femme fière et têtue, s'occupe d'un mari handicapé et de quatre enfants. Pauvre et honnête, elle ne fait pas de compromis et croit au bien commun. Pourtant, elle inculque à sa fille le seul principe qui vaille : ne compter que sur ses propres capacités. Et sa fille apprend : à ne pas se plaindre, à lire des livres, à se défendre, toujours hors de propos, hors de la mode, hors du temps. Mais sa violence, tapie telle un serpent, ne cesse de grandir.
Nous sommes en l'an 2000, les grandes batailles politiques et civiques n'existent plus, seul compte le combat pour affirmer sa place dans le monde.
Lanvil, mégapole caribéenne, vitrine rutilante des diversités culturelles, havre pour tous les migrants du monde, est au centre de tous les regards.
À la pointe de la technologie, constellée d'écrans, la ville s'élève de plus en plus haut mais elle oublie les trames qui se tissent en son sein. Pat et sa bande de débouya vivent de magouilles et de braquages. Joe et Patson courent de galère en galère, poursuivis par les flics. Ézie et sa soeur Lonia, traductrices, infiltrent les hautes sphères des corpolitiques. Toutes et tous rêvent en secret de retrouver la terre de leurs ancêtres, le Tout-monde, enseveli quelque part sous le béton. Pour y parvenir, un seul chemin : faire tomber les murs entre l'anba et l'anwo, et renverser l'ordre établi.
Roman choral irrigué par une langue hybridée et vibrionnante, Tè mawon ouvre la voie à une science-fiction caribéenne francophone, inventive et décoloniale.
1986, dans une ferme non loin de Pretoria. La famille Swart fait ses adieux à la matriarche, Rachel. Avant de mourir, Rachel a fait une promesse : léguer à Salome, leur domestique noire, la maison dans laquelle elle vit. Cette décision divise le clan et la solennité du deuil ne parvient pas à masquer les dissensions qui se font jour. Les langues se délient, les rancoeurs et les convoitises s'exacerbent au point de faire voler en éclats les liens qui unissent les uns et les autres. Cette promesse doit-elle être tenue et à quel prix??
Le roman suit les Swart sur trois décennies, de 1986 à 2018. Alors que l'Afrique du Sud se transforme profondément, le racisme et la violence s'infiltrent encore partout, jusque dans la vie intime de chacun. À travers le déclin d'une famille protestante, c'est toute l'histoire d'un pays que Damon Galgut dessine en filigrane dans une langue virtuose qui nous fait entendre les voix de chacun de ses personnages.
J'étais là, un bébé parfait dans les bras, et mon corps déchiré. Dans mon orgueil comme dans mon innocence, j'ai pensé que tout s'arrêtait, alors qu'au contraire, tout commençait.
Un soir de novembre, en pyjama sur le parking de la clinique, Julia Kerninon hésite à fuir. Son premier enfant vient de naître et, malgré le bonheur apparent, elle perd pied, submergée par les doutes et la peur des contraintes. Sa vie d'avant lui revient comme un appel au large : les amours passionnels, les nuits de liberté et les vagabondages sans fin.
Dans ce récit intime, Julia Kerninon plonge au coeur des sentiments ambigus de la maternité.
Elle confie ses tempêtes intérieures : Comment être mère ? Comment rester soi ?
Elle raconte cette longue traversée jusqu'à atteindre la terre ferme, où tout se réconcilie.
C'était la guerre d'Algérie. Mais lui avait 20 ans, et dans ses yeux s'allumaient des étoiles aux noms d'Orson Welles, John Ford, Chaplin...
Quand on l'appela sous les drapeaux, en temps que cinéphile destiné à la carrière cinématographique, il cru pouvoir intégrer le service cinéma des armées. Mais quand on lui demanda sa profession avant l'incorporation et qu'il répondit cinéphile, l'adjudant de service compris "cynophile" et l'expédia dans une compagnie de maitre-chien !
Il se voulait cinéaste, il se retrouva bidasse accompagné d'un chien de combat, au coeur d'une guerre qui ne disait pas son nom, où ses copains mourraient, où l'on torturait et tuait, juste avant de partager une bière le soir venu et de partir au paradis des amours tarifés.
Sa vie n'était plus du cinéma.
La reine Bal de Guifort, seconde épouse du souverain de Magens, est retrouvée morte au pied de son balcon. Le drame vient fragiliser une succession à haut risque pour ce royaume occitan qui doit sa survie à la protection de Rome. La reine s'est-elle donné la mort ou l'a-t-on assassinée ? Dans un thriller médiéval mené tambour battant, Lluis Llach met en scène la rivalité entre les pouvoirs spirituel et séculier dans un royaume imaginaire qui compte trois princes héritiers, deux de trop... L'occasion pour cet écrivain profondément engagé de démontrer que, même si elle revêt aujourd'hui d'autres formes, la lutte entre la croix et l'épée est loin d'être reléguée aux oubliettes de l'Histoire.
Hélène a bientôt quarante ans. Elle est née dans une petite ville de l'Est de la France. Elle a fait de belles études, une carrière, deux filles et vit dans une maison d'architecte sur les hauteurs de Nancy. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir.
Et pourtant le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, vient de dépasser la quarantaine. Il n'a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n'est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grands efforts, les grandes décisions, l'âge des choix. Aujourd'hui, il vend de la bouffe pour chien, rêve de rejouer au hockey comme à seize ans, vit avec son père et son fils, une petite vie peinarde et indécise. On pourrait croire qu'il a tout raté.
Et pourtant il croit dur comme fer que tout est encore possible.
Connemara c'est cette histoire des comptes qu'on règle avec le passé et du travail aujourd'hui, entre PowerPoint et open space. C'est surtout le récit de ce tremblement au mitan de la vie, quand le décor est bien planté et que l'envie de tout refaire gronde en nous. Le récit d'un amour qui se cherche par-delà les distances dans un pays qui chante Sardou et va voter contre soi.
Azincourt, un joli nom de village, le vague souvenir d'une bataille perdue. Ce 25 octobre 1415, il pleut dru sur l'Artois. Quelques milliers de soldats anglais qui ne songent qu'à rentrer chez eux se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre. Bottés, casqués, cuirassés, armés jusqu'aux dents, brandissant fièrement leurs étendards, tous les aristocrates de la cour de France se précipitent pour participer à la curée. Ils ont bien l'intention de se couvrir de gloire, dans la grande tradition de la chevalerie française. Aucun n'en reviendra vivant. Toutes les armées du monde ont, un jour ou l'autre, pris la pâtée, mais pour un désastre de cette ampleur, un seul mot s'impose:grandiose!Avec la verve qu'on lui connaît et son sens du détail qui tue, Jean Teulé nous raconte ces trois jours dantesques où, sous une pluie battante, des milliers d'hommes se sont massacrés dans un affrontement sanglant d'autant plus désastreux que cette bataille était parfaitement inutile.